J'avais le visage haut la lueur au front
les nuages filaient au-dessus de ma tête
j'avais les pieds fermes dans le sable
mes paumes étaient claires
j'étais complice à tous les rires
je saluais des visages innombrables
J'avais le corps ferme au climat
mon sourire était prompt
mes mains allaient aux épaules
je me perdais dans tous les yeux
j'avais des vitres pour cloisons
toutes les routes étaient ouvertes
Il est fort possible que je ne puisse un jour plus respirer le même air
Il est fort possible que je finisse un jour par ne plus rien attendre c'est à dire
à tout espérer
et que je me décide enfin à vivre comme si je n'étais sur terre
que pour cela
J'aurais alors sans doute ou c'est une image toujours quelques longs nuages
qui filent au-dessus de ma tête
et j'aurais tant de choses encore à voir et d'humains
à rencontrer
et tant de gestes à partager avec les hommes
avec les femmes
et tant de choses à se dire dans toutes les langue
Il est fort possible que je veuille un jour mêler ma peau à tous les sels marins
et toutes les vagues
il est fort possible que je veuille mêler mes yeux
à tous les visages
mes paroles à d'autres paroles mes sourires
à d'autres sourires et mes rires aux rires de ceux qui connaissent le malheur
et rient fort pour s'écouter heureux
parce que se mêler à ce qui vit au monde
est la seule façon de vivre